Lire, écrire, transmettre.
Philippe décrit les tourments, les dégoûts et la culpabilité d’un petit-fils chargé d’accompagner sa grand-mère en maison de retraite.
Il faudrait venir la voir le dimanche après-midi, au début souvent, puis de moins en moins, parce que c’est vrai, c’est loin, et puis, se retrouver dans une petite chambre de 20 m², c’est triste. Et puis quoi dire ? Parler de la maison, du printemps qui arrive, du jardinier qui a enfin fini de tailler les thuyas, de la femme de ménage qui continue à passer deux fois dans la semaine pour « aérer », de ceux qui s’en vont ?
Publication : 9 septembre 2014
Durée de lecture : 11 mn
Nombre de mots : 2240
La visite d’un fils à sa mère hospitalisée.
Sa mère avait été accouplée à un être de métal qui serait son compagnon jusqu’à la fin de la route. Plus jamais, il ne la verrait seule. Leurs rencontres se feraient dorénavant à trois.
Publication : 15 juillet 2014
Durée de lecture : 9 mn
Nombre de mots : 1970
Comment se déplacer en pleine grève ?
Pas la peine de se tenir à quelque chose, de toute façon c’est impossible. La masse vous maintient en équilibre. Le bloc compact formé par l’ensemble des voyageurs oscille lentement au gré des courbes et des ralentissements de l’engin.
Publication : 11 août 2014
Durée de lecture : 7 mn
Nombre de mots : 1530
Une consultation irrationnelle.
Dans les temps anciens, elle aurait été brûlée comme sorcière ou hérétique.
Publication : 5 septembre 2014
Durée de lecture : 7 mn
Nombre de mots : 1510
Un couple dirige un restaurant à Paris.
Il faut tenir, ouvrir le restaurant tous les matins, assurer le service de midi, celui du soir, être présent en permanence, tout surveiller.
Publication : 2 octobre 2014
Durée de lecture : 12 mn
Nombre de mots : 2410
S’occuper d’un immeuble et de ses occupants.
Des pannes d’ascenseurs, des fuites d’eau en passant par les livraisons, les remplacements des pneus des voitures de fonction, sans oublier les commandes de sapins de Noël, le suivi de toutes les notes de service, la gestion des personnels d’accueil, des fournitures, de la conciergerie, tout y passe.
Publication : 20 janvier 2015
Durée de lecture : 9 mn
Nombre de mots : 1990
Perdre ses parents.
Le couvercle du cercueil vient de se refermer. Le préposé aux pompes funèbres enfonce avec application chaque vis dans l’emplacement prévu à cet effet.
Publication : 23 juin 2015
Durée de lecture : 10 mn
Nombre de mots : 2190
Patrick est le gérant d’une société de nettoyage.
La semaine dernière, alors qu’il faisait son tour habituel pour s’assurer que tout le monde était au travail et que tout allait bien, un gamin de 10 ans l’a interpellé au bas d’une tour : « Qu’est-ce que tu emmerdes les gens avec ton métier de bouffon ? »
Patrick n’a rien répondu. Il est allé voir ses gars. Comme hier et comme demain.
Publication : 7 mai 2015
Durée de lecture : 9 mn
Nombre de mots : 1940
Bonjour à toutes et à tous
Merci pour vos commentaires et si je peux me permettre de rebondir sur les propos de Clotilde.
Chritophe André (psychiatre qui écrit et donne des conférences sur la psychologie positive) expliquait lors d’une rencontre il y a peu qu’au restaurant, il avait vécu la scène suivante
A la fin du repas, la personne avec qui il dînait a appelé le garçon de salle pour lui demander d’aller chercher le chef. Lorsque le chef est arrivé à la table, il s’est contenté de lui dire que le dîner était parfait et qu’il l’en remerciait. Inutile de préciser que le chef a apprécié tant il est rare d’être appelé pour être félicité.
Ce sont ces petits plus qui ne coûtent pas grand chose et qui peuvent embellir une journée, même celle d’un chef !
Amicalement
Bonjour Virginie
Bravo pour votre texte, pour votre courage, votre capacité à analyser les situations
Pour rester sobre et poli, je m’abstiens de tout commentaire envers les administrations auxquelles vous avez été confrontée.
On ne peut vous souhaiter après de telles épreuves que du bon et surtout de garder la qualité qui transparaît dans vos propos, l’enthousiasme
Bien à vous
Merci à tous pour vos commentaires
Ce type de situation est difficile mais, avec un peu de temps, finit toujours par faire grandir, comme tout contact avec la réalité, aussi difficile soit-elle
Je crois qu’à titre personnel, c’est celà qu’il faut en retenir
Par contre, il faut s’interroger sur la façon d’aborder collectivement ce sujet
Lors d’un voyage en Chine, je me souviens avoir parler des "anciens" avec une jeune chinoise qui m’a regardé et simplement dit
"Mais comment pouvez vous traiter vos anciens de cette façon ?"
Merci à tous pour vos commentaires
Ca se passait dans une commune située à la périphérie de Tours, à Saint Pierre des Corps très exactement
L’efficacité du "traitement" a été redoutable puisque je n’ai jamais plus eu de verrue...
Pour répondre à mon ami Wittorsbiker, sous la forme d’un clin d’oeil, je dirais juste que la plus belle chute fut en l’occurence pour moi, la chute de cette verrue...
Merci pour votre commentaire.
Peut-on réussir sa fin de vie ? Comment ? Poser la question a t’il du sens ?
Etre dépossédé de sa fin de vie est une douleur immense tant pour celui ou celle qui s’en va que pour ceux qui restent.
Je me souviens d’une réflexion d’un médecin qui m’avait dit "vous auriez préféré qu’elle souffre ?"
Où commence et finit la souffrance ? La souffrance de celui ou de celle qui s’en va ? La souffrance de ceux qui restent ?
Tant de questions auxquelles il est si difficile de répondre...
Merci pour votre récit.
A rapprocher des textes de "taf", une world company n’étant grâce aux big five que des copies les unes des autres. La dernière bonne blague en la matière et qui n’en est pas une est que Accenture après avoir vendu pendant des années la théorie de la nécessité des entretiens d’évaluation annuels a supprimé en interne les entretiens en question. Ils se sont aperçus que le coût annuel était énorme !
Il y aurait tellement à dire sur la world company et son wonderful world...