Publication : 16 janvier 2014
Durée de lecture : 19 mn
Nombre de mots : 3930
On découvre que la lutte ne concerne pas seulement la maladie. Jean-Marc doit se battre avec les médecins, la banque et le silence.
J’ai embarqué mes proches dans ce voyage comme des passagers clandestins qui gardent le silence et m’écoutent sans trop me contrarier
"Voyage avec mon cancer.
La connotation tête de Turc n’a rien de péjoratif, c’est le mot qui m’est venu quand je me suis regardé dans la glace après la chimio. Carnet de bord d’un voyage que je n’ai pas choisi avec un cancer de la prostate. J’avais 53 ans, pas de gènes urinaires, pas de douleurs, pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes, de fatigue, pas de perte de poids. Sur les conseils de mon médecin traitant je fais un contrôle sanguin de routine. Résultat, cancer de la prostate métastatique... Début du voyage avec mon cancer le 25 janvier 2012.
Extrait du blog : http://voyageavecmoncancer.blogspot.fr/
"
Merci Jean-Paul pour votre commentaire auquel je suis très sensible. L’écriture dans mon cas n’est pas venue par hasard, ça a été l’obligation de m’exprimer après les premiers mois de voyage avec ce cancer. J’ai eu l’impression qu’il fallait absolument consigner mon parcours dans un premier temps comme sur un carnet de route, rapporter tout ce que je ressentais. Je cherchai sur Internet des informations et ne trouvai que du catastrophisme sans fondement et du charlatanisme en tout genre. J’ai simplement voulu partager et je me suis surpris par finir à avoir besoin de cette écriture, même si par moment la douleur ou la colère prend le dessus, ça fait partie du parcours.
Jean-Paul, Catherine, c’est moi qui dois vous remercier, je suis très touché par votre enthousiasme. Aborder la maladie par l’écriture est effectivement un très bon remède qui permet de se dépasser et de résister face au corps médical qui hésite à communiquer par peur et malheureusement souvent dans le cas du cancer, par ignorance, d’où l’importance de l’écrit et de la lecture pour favoriser les échanges et se libérer d’un poids souvent trop lourd à porter.
Il y a quelques heures, mon ex-mari m’a confirmé le diagnostic : cancer du rein.
Il y a un an, il a subi une grave opération du cœur. Vendredi, l’urologue définira les modalités d’intervention. Lundi, il sera hospitalisé en cardiologie pour la pose d’un défibrillateur.... Il est à Nantes, je suis à Paris... Je suis plus souvent à Nantes qu’à Paris.
Je l’ai toujours accompagné.
Je ne suis pas une femme que la joie de vivre caractérise. Mes sentiments sont terriblement confus : je ne voudrais pas par mon pessimisme, mon mal-être, lui "rendre la tâche plus difficile". Quand je lui dis que je peux revenir plus vite que prévu, il me répond "Viens quand tu veux, mais vois le soleil briller." Il est dans la Vie et c’est admirable.
Je n’ai pas encore modifié mon billet de train.
Votre récit m’a beaucoup touchée et je vous en suis infiniment reconnaissante.
Permettez-moi de vous embrasser.
Bonjour Patricia,
la présence des proches dans les moments difficiles est importante, les malades ne cherchent pas de la compassion mais simplement un accompagnement, une main à serrer pour se sentir plus fort, capable de transgresser la douleur.
Je sais tant, en regardant mon entourage tous les jours, que le cancer est aussi lourd à porter pour eux que pour moi.
Bon courage, je vous embrasse également de tout cœur.
Bonsoir,
Je n’ai pas fréquenté le même établissement que vous mais il me semble avoir croisé les mêmes personnages :
Médecins pressés, qui ne soignent pas un être humain mais une pathologie que l’on prend en charge dans le cadre d’un protocole. Et si par malheur, on sort de ce fameux protocole, c’est panique à bord
Patients silencieux qui se jaugent dans la salle d’attente en hospitalisation de jour.
Psy déprimé,…
Votre récit m’a beaucoup touchée
Bien à vous.
Isadora
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« La patience du patient ». Dès le premier jour je note ce titre qui sonne bien, comme un gentil jeu de mots. J’y reviens plus tard et, brutalement, je découvre alors que le « gentil jeu de mots » est lourd de sens. Je lirai ensuite votre blog.
Aujourd’hui, mon premier commentaire sur ce site, est pour vous dire combien vous savez exprimer ce à quoi j’attache une extrême importance, le quotidien de la vie et en l’occurrence de la maladie dont on a tant de mal à parler. Vous donnez en partage vos sentiments, interpellations, parti-pris ; ou vous faites part de vos interrogations sur le comment en parler à vos proches, épouse et enfants. J’aime particulièrement votre écriture claire, factuelle, ponctuée d’interrogations, d’emportements, de doutes pour dire la vraie vie, celle de tous les jours. Votre récit m’est bien précieux (une génération de plus nous sépare) pour mieux appréhender la vie et me donner des éléments de réponse à une question qui me hante : comment échapper à cette sensation prégnante que vous ne vous appartenez plus lorsque vous êtes hospitalisé ?