Publication : 25 novembre 2014
Durée de lecture : 13 mn
Nombre de mots : 2720
Le quotidien d’une aide-soignante en EHPAD.
Je suis en retard, il reste toutes ces personnes à aider à se lever, à faire la toilette, à s’habiller, à garder la sonnette à côté, à approcher le téléphone, le verre d’eau, le foulard, le gilet.
Merci beaucoup Bab pour votre message .C’est réconfortant de se sentir compris !Je partage complètement vos idées,et ce que vous ressentez.
Marie de Hennezel a écrit "Etre humain ne demande pas plus de temps" et elle a raison..mais l’exigence d’efficacité est venue insidieusement envahir le domaine du soin auprès des enfants comme vous,Bab, le constatez,auprès des personnes agées et de tout les malades...
Rêvons tout de même,un jour peut-être...
Courage à vous aussi !et Merci encore.
Cécile
Bonjour Cécile,
Nous vivons dans une société qui rend les choses essentielles invisibles. Votre récit est justement pour moi comme un rappel visible presque palpable sur l’acte simple mais essentiel ; c’est la nécessité, d’une certaine façon, de s’abandonner aux autres. Un grand merci pour votre sensibilité qui je l’espère est contagieuse. N.
Ce texte si sensible et si riche sur un sujet qui me touche m’avait échappé !
Pour continuer le débat : vous abordez la question cruciale de la maltraitance avec une honnêteté qui me donne envie de vous emboîter le pas. Nous, les "enfants" de résidents désorientés et agressifs, avons tendance, tant que nous les avons en charge, à nous dire que leur état actuel n’est qu’une exagération de leur caractère foncièrement autoritaire, brutal, insensible et empêcheur de vivre, ce qui nous met à chaque instant sur le point de les maltraiter. (Heureusement si nous sommes plusieurs "enfants" nous nous régulons mutuellement.) Puis, quand ils sont en EHPAD, nous avons soudain terriblement pitié d’eux et tendons à soupçonner le personnel de maltraitance...
De votre côté, vous êtes surmenés, ce qui n’est pas normal et vous oblige à naviguer "entre empathie et impuissance" comme vous le dites si bien.
En tout cas, vos portraits de résidents sont poignants de vérité. Vous les acceptez avec leurs bizarreries et semblez toujours découvrir quelque chose en eux, c’est formidable.
Bonjour Nathalie
Merci beaucoup pour votre lecture de ce texte et votre commentaire très intéressant sur ce sujet si complexe.
Oui il arrive que des résidents très difficiles avec leur famille soient charmants avec le personnel de l’établissement et l’inverse aussi....C’est le reflet de la vie toujours passionnnante,quoiqu’il arrive.
Merci !
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J’ai lu votre texte plusieurs fois car je l’aime beaucoup. Il nous parle de la bientraitance. On peut-être bien traitant en 5 minutes mais comme vous, je ne pense pas que l’on puisse l’être en travaillant au "chrono" car la qualité de notre présence à l’autre est fatalement altérée... on est toujours dans l’après et non dans l’instant présent. Ces métiers du "prendre soin" demandent une grande disponibilité physique et psychique. Sans cette disponibilité on se sent maltraitant. Olivier Filhol écrit dans un article concernant la démarche qualité :" Il ne suffit donc pas de ne pas maltraiter un enfant ou un adulte handicapé pour que ces derniers soient bien traités." En travaillant ainsi, nos métiers sont réduits à des actes techniques ; d’ailleurs actuellement on tente de les évaluer ainsi : en temps, en besoins d’aides techniques, d’aides humaines...la relation dans tout ça ? On voit bien dans votre texte les moments où vous êtes vraiment "dedans" (lorsque vous regardez le château avec la dame). Avec les enfants auprès desquels je travaille, dès que l’on est moins disponibles,les troubles augmentent, les groupes deviennent plus difficiles à gérer. La jeune stagiaire évoque les pleurs d’une résidente...le sujet mériterait d’être travaillé (on est tout de même payé pour ça) : travail autour du malaise de cette dame mais aussi travail sur la pratique professionnelle de l’infirmière confrontée à la souffrance de l’autre. Courage
bab